LE SYSTEME
D'ALLUMAGE MECANIQUE
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Un allumeur "mecanique" regroupe
dans son corps trois fonctions :
1 Un mécanisme de rupture électrique
à rupteur et condensateur
2 Un mécanisme de distribution de la
Haute Tension provenant de la bobine vers les bougies
3 Un dispositif de correction de l'avance
à l'allumage (centrifuge et parfois à dépression)
SCHEMA DU DISPOSITIF
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LA TETE DE DISTRIBUTION DE LA HAUTE TENSION :
Cette fonction est réalisée grâce à la tête
d'allumeur construite en bakélite, matériau hautement isolant.
Cette tête comporte autant de plots (2-4-6-8) que de cylindres,
plots qui sont connectés aux bougies via les fils de bougies, ainsi
qu'un doigt rotatif interne assurant alternativement le contact avec les
plots par l'intérieur.
Points importants à contrôler concernant cet étage
:
· La tête d'allumage ne doit pas être fendue ni humide.
Dans ce cas, l'étincelle jaillira dans la tête au lieu de
jaillir dans la bougie, Le remplacement de la tête de distributeur
s'impose, sinon le démarrage est laborieux voir impossible.
· Les plots externes recevant les fils de bougie et le fil de bobine
doivent être exempt de toute corrosion.
· Les parties métalliques du doigt interne assurant la distribution
haute tension ne doivent pas êtres rongées ou "arquées"
par des étincelles internes. Dans ce cas, le remplacement du doigt
s'impose. Vérifier également que le téton de positionnement
du doigt n'est pas cassé.
· Les plots internes ne doivent également pas êtres
rongés, oxydés ou "arqués") Dans ce cas,
le remplacement de la tête de distributeur s'impose également.
· Le charbon (muni parfois de son ressort) assurant le contact
entre le plot central et le doigt, doit être en bon état
et non usé.
· Le ressort du doigt (ou la partie recevant en appui le charbon)
doit présenter une élasticité qui lui permet d'être
en contact avec le charbon et le centre de rotation où se fait
le contacte ne doit pas être oxydé.
Un mauvais état de cette partie de l'allumeur (oxydation, usure,
tête ébréchée ou fendue) provoquera immanquablement
des ratées d'allumage et des difficultés de démarrage.
Il va sans dire qu'à ce stade, on aura remplacé les bougies
et le faisceau d'allumage par des composants neufs.
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LE MECANISME DE RUPTURE A RUPTEUR:
Juste au-dessous de la tête d'allumeur se trouvent le rupteur plus
communément appelé vis platinée. Il s'agit en fait
de deux lames métalliques portant des contacts, l'une fixe et réglable
en position l'autre mobile, articulée sur un axe vertical, et pouvant
s'écarter grâce aux cames de l'axe de l'allumeur, créant
un "interrupteur" synchronisé mécaniquement avec
la distribution du moteur.
C'est l'ouverture brusque du circuit alimentant le primaire de la bobine
qui crée la haute tension . Cette tension primaire est "amplifiée"
par le "transformateur" composé par le secondaire de
la bobine qui délivre la Haute Tension aux bougies.
Le rôle du condensateur est d'éviter que l'étincelle
ne jaillisse entre les doigts du rupteur au lieu de jaillir à la
bougie. C'est d'ailleurs ce qui se passe quand le condensateur est hors
service. Dans ce cas-là, le moteur ne démarre pas.
Le réglage de l'écartement maximum du rupteur a une importance
considérable sur la marche du moteur. Il faut veiller au maintien
de ce réglage qui a tendance à varier avec l'usure du linguet.
Points importants à contrôler concernant cet étage
:
· L'état de surface des grains des contacts ne doit pas
présenter de "cratères" ni d'oxydation.
· L'écartement (au moment du déport maximum de la
came) doit être conforme aux données du constructeur.
· Le ressort du linguet mobile doit être en bon état
(élasticité) et ne doit pas toucher le corps de l'allumeur
(sinon l'allumeur est en court-circuit permanent).
· Le jeu d'isolants permettant à la borne de sortie de traverser
le corps de l'allumeur doit être en bon état et monté
dans le bon sens par rapport à la rondelle d'appui métallique.
· Sur certains modèles le linguet mobile est relié
à la borne de sortie par un fil. Ce fil ne doit pas être
dénudé ni abîmé. Vérifier particulièrement
que le petit "pontet" métallique qui le maintient en
son milieu soit bien isolé du fil et ne provoque pas de court-circuit
avec celui-ci.
· Bien entendu, vérifier que le condensateur n'est pas en
court-circuit. Il est préférable (vu son prix) d'en mettre
un neuf à chaque révision.
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LE SYSTEME D'AVANCE AUTOMATIQUE CENTRIFUGE
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Juste au-dessous de la platine supportant le rupteur, on trouve le système
d'avance automatique centrifuge. Les moteurs "modernes" plus
performants et tournant relativement rapidement (jusqu'à 4000 t/minutes)
ont besoin de faire varier l'instant où jailli l'étincelle
pour la combustion du mélange air essence dans la chambre de combustion
en fonction du régime de rotation du moteur. En effet, et sans
rentrer dans des considérations de mécanique des fluides,
on conçoit assez bien que le mélange gazeux air-essence
délivré par le carburateur et admis par la soupape d'admission
met un certain temps à remplir la chambre d'explosion et un certain
temps à "détonner". Au ralenti, le calage initial
correct de l'avance permet de faire bruler le mélange air-essence
au moment précis où le piston est remonté et que
la compression des gaz est au maximum. Dès que le régime
s'élève, le temps de combustion de la totalité des
gaz qui reste inchangé n'est plus suffisant par rapport au temps
mis au piston pour s'abaisser (phase combustion). Le mélange gazeux
ne "détonne" pas complètement, et le rendement
(la puissance) du moteur baisse. La seule solution pour que la "dose"
de mélange gazeux se consumme totalement et que le rendement soit
maximum est de commencer l'allumage avant que le piston ait terminé
sa compression. Ce phénomène s'appelle l'avance à
l'allumage. Bien entendu la variation de l'avance est fonction du régime
de rotation du moteur. Un simple dispositif mécanique comportant
des masselottes qui s'écartent sous l'action de la force centrifuge
(proportionnelle à la vitesse de rotation) permets par un jeu de
rampes de décaler d'environ une 10 degrés le jeu des quatre
cames de commande du rupteur provoquant l'étincelle par anticipation
par rapport au point mort haut du piston.
Points important à contrôler concernant cet étage
:
· Vérifier que la partie comportant les cames n'est pas
grippée en rotation par rapport à l'axe de l'allumeur
· Vérifier que les ressorts ne sont pas cassés, décrochés,
ou avachis
· Vérifier que les circlips retenant les petites cames d'excursion
ne sont pas partis.
· Vérifier qu'il n'y a pas un jeu excessif entre les petites
cames et les rampes de guidage assurant la rotation des cames par rapport
à l'axe.
· Vérifier manuellement qu'en écartant les masselottes,
la came centrale se met en rotation par rapport à l'axe.
· En profiter pour mettre une goutte d'huile sur toutes les parties
en mouvement.
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LE SYSTEME D'AVANCE A DEPRESSION :
Le système d'avance centrifuge assume parfaitement son rôle
lorsque le régime moteur est en palier (vitesse de rotation stabilisée)
mais lors des accélérations, il se crée dans la chambre
de combustion un "engorgement" de gaz qu'il faut arriver à
enflammer totalement. Ce phénomène est d'autant plus sensible
que le profil d'arbre à cames permet des levées de soupape
généreuses, et que le carburateur est muni d'une pompe de
reprise. C'est pourquoi on ne trouve pas ce dispositif sur les moteurs
peu "musclés" il est débranché sur la Rallye
3 Pour obtenir le meilleur rendement du moteur lié à ce
phénomène il existe un dispositif complémentaire
basé le mouvement d'une capsule manométrique, mue par la
dépression dans la tubulure d'admission, et qui peut agir en complément
du système centrifuge sur l'avance à l'allumage et ce quelque
soit le régime du moteur.
Le fonctionnement est très simple, puisque la capsule à
dépression est reliée au linguet mobile par une tige métallique
qui provoque un avancement ou un recul de la partie frottant sur les cames
rotatives. On a bien réalisé ainsi un système faisant
varier l'avance à l'allumage par rapport à l'accélération
(la dépression) et non plus par rapport au régime de rotation.
Les deux systèmes travaillent en cascade.
Points important à contrôler concernant cet étage
:
· Vérifier que le trou de mise à l'air libre de la
chambre située côté opposé à la prise
de dépression, n'est pas obstrué.
· Vérifier en aspirant, que la capsule recule et entraîne
la tige de liaison. Un dépressiomètre est préférable
et permet de mesurer le mouvement conformément aux spécifications.
· Vérifier que le tuyau de liaison n'est pas coupé
ou poreux. Vérifier également que ce tuyau est du bon type
et ne s'écrase pas à la dépression.
· Vérifier le réglage du petit excentrique qui doit
pour une dépression maximale correspondre à un recul bien
précis du linguet mobile. Se référer aux spécifications
du constructeur.
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Ne pas oublier l'entretien courant d'un allumeur :
Un soupçon de graisse sur les cames, le nettoyage du charbon et
des plots haute tension et le réglage régulier de l'écartement
des vis platinées et du calage de l'allumeur.
L'éclaté d'un allumeur Ducellier,
monté sur un grand nombre de Simca 1000
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