Pour ouvrir cette nouvelle rubrique, il m'est
dur de m'attaquer d'entrée à un pilote aussi efficace et
discret que l'est Bernard Fiorentino.
Si un jour, au hasard d'Internet, il lui arrivait
de lire ces quelques lignes je voudrai qu'il les corrige, et surtout qu'il
nous donne signe de vie. Il faut qu'il sache ce qu'il a été
pour beaucoup de jeunes pilotes amateurs comme je l'étais dans
les années 70, une idole, un pilote hors pair, un exemple.
Aussi au travers de ces quelques lignes que
j'ai voulu écrire pour l'honorer, je veux rendre un hommage particulier
à cette personne si discrète, qui a été à
deux doigts d'inscrire son nom au palmarès des Champions de France
des Rallyes. Sa carrière est si étroitement lié à
l'aventure des Protos SIMCA CGMC, que l'on ne peut dissocier l'un de l'autre.
Bernard est né le 4 mars 1943 à
Dem El Begrat en Algérie, il est de ceux qui ont été
très rapidement pris par le virus du sport automobile. Tout jeune
il passait son temps sur les genoux de son père à conduire
la Juvaquatre, qu'il a mis sur le toit à 10 ans, mais aussi à
conduire en rêve la DeDion Bouton de sa famille, et gagner les grands
raids Alger Le Cap à son volant.
Puis ce fut le départ de l'Algérie
pendant la guerre et l'installation dans la Région Parisienne,
Monthléry et son épreuve des 1000 Kilomètres ont
remplacé dans son coeur le Raid Alger le Cap. Il a même fait
son service militaire à la caserne de Monthléry.
1964
Prenant le problème de la course par
son début, il s'est inscrit à l'Ecole Windfield de Magny-Cours
pour apprendre à piloter et peut être gagner le volant Shell.
Il avait 21 ans, n'avait jamais pour ainsi dire, tourné sur des
monoplaces, et fait du circuit. Il a pourtant été à
une place de figurer en finale de ce volant qui a été décerné
cette année là à Roby Weber devant Palis, Serpaggi,
Kern, Alain Beltoise et deux skieurs de descente de haut niveau.
1965
Ce n'est qu'un an après en 1965 qu'il
a participé à sa première course officielle, comme
navigateur de Jean Pierre Kern sur la toute nouvelle R8 Gordini, des erreurs
de navigation les ont fait rétrograder au classement général.
Bernard n'était pas fait pour copiloter mais plutôt pour
tenir le volant. Ce fut sa seule expérience en tant que copilote.
Peu de temps après il fit alors l'acquisition d'une R8G 1140cc.
Sans attendre, il a participé à sa première course
en circuit à Magny Court avec un peloton imposant composé
entre autre d'Andruet, de Chasseuil, de Grué et Kern. Quelques jours
plus tard c'est à la course du Mont Dore qu'il a obtenu son premier
podium en terminant second derrière la Gordini officielle de François
Piot.
1966
Les années 60 on vu naître un
grand nombre de pilotes de notoriété, Bernard a ferraillé
ferme avec eux sur tous les circuits de France.
Fort de son expérience de sa saison
1965 il s'est lancé dans la coupe Gordini naissante. Sa Gord était
à ce moment là bien rodée et il va enchaîner
la Coupe R8G 66 et les Rallye tout au long de la saison. En terminant
8ème de la saison 66 de la coupe R8 Gord, et 4 ème du Premier
Pas Dunlop il a été tout le temps dans les hauts des classements.
Sur Circuit, il s'est affronté avec
les meilleurs du moment : JP Jabouille, Jimmy Mieusset, Denis Dayan, Jean
Luc Therier, Bernard Lagier, Jean Claude Andruet, Alain Serpaggi. Toute
l'année l'ambiance de la première coupe a été
formidable, cela a été pour Bernard une superbe école
de bagarre et d'effort à se battre seul contre le chrono ou contre
les autres. Il a appris à attaquer comme un forcené pour
gagner quelques centimètres. C'est ce mental d'acier qui lui permettra
plus tard d'être reconnu comme un attaquant hors pair.
Bernard Fiorentino aux Trophées
d'Auvergne circuit de Charade 1ère Ligne Pole position (c'est le
N°17)
Bernard Fiorentino au Grand
Prix de Paris circuit de Monthléry 1ère Ligne Pole position
(c'est le N°30)
Résultat de la course
de Charade en 1966, comme vous pouvez le voir beaucoup de jeunes pilotes
aux dents longues qui vont faire parler d'eux dans les années à
venir(pour la petite histoire JC Andruet a été déclassé
et viré de la coupe pour moteur non conforme)
Parallèlement aux circuits et à
la coupe Bernard se lança dans les Rallyes. Aux Routes du Nord
il était second derrière Andruet quand il a cassé
un carter. Au Limousin même son de cloche avec un embrayage usé.
Pour se faire remarquer, il décida, pour la fin de l'année,
au Critérium des Cévennes, de monter un moteur préparé
par Mignotet et de s'équiper d'une boite courte. Les résultats
furent là : au bout des 4 secteurs il avait 11s d'avance sur Andruet
et 46s sur Mieusset. Un talus dans la spéciale de la Cadière
l'empêcha de concrétiser un beau résultat.
La fin de saison arrivant à sa fin,
son ami Jean Pierre Kern concessionnaire Renault lui proposa pour l'année
suivante son Alpine 1300. A sa charge l'entretien et les déplacements.
1967
C'est essentiellement dans la
discipline du rallye que Bernard Fiorentino va récolter ses meilleurs
résultats. C'est l'année de la révélation.
Sur deux épreuves, aux Routes du Nord et au Rallye de Lorraine,
Fio Fio va montrer tout son talent. Il se permet de tailler des croupières
aux grand de l'époque, Bernard Consten, Jacques Cheinisse, Gérard
Larousse, Jean Claude Andruet. Un piston cassé sur le circuit de
Reims l'empêche encore de réaliser un beau résultat.
Peu importe, les observateurs de chez SIMCA venu assister à la
course de Max Barbier sur SIMCA 1500 ont remarqué ce pilote plein
de talent, ils s'en souviendront 18 mois plus tard lors du choix du pilote
officiel de la marque.
Au Rallye de Lorraine il se classa second derrière Christian Poirot
avec sa Porsche 904GTS après une lutte amère et sans pneus
racing.
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Les Cévennes 1967 resteront un bon et douloureux souvenir. Le titre
de Champion de France se jouait alors entre Bernard Consten (Alfa Roméo)
et Gérard Larousse (Alpine). Pour contrer Consten et lui ravir
des points ALPINE prêta une ALPINE semi officielle avec un 1440
cc Mignotet. Câble d'accélérateur bloqué sortie
de route en reconnaissance, cheville abîmée. Larousse perd
le titre, mais les responsables de SIMCA proposent à Bernard d'essayer
un Coupé 1200S dans le cadre d'un projet de service compétition.
1968
L'Alpine 1300 fut rendue à son propriétaire:
impasse, pas de voiture, contact avec des constructeurs. Alpine affichait
complet, Alfa Roméo, n'avait rien à offrir à Bernard,
SIMCA n'était pas prêt. Alors ce fut une saison squelettique,
avec un seul Rallye, le Lorraine sur R8G, Bernard terminera 3ème
derrière le Belge Jacquemin et Roussely , mais devant Darniche
et Therier sur voiture officielle.
Le service compétition SIMCA fût
créé en 1968, on hésite chez SIMCA entre Fiorentino
et Darniche. Darniche ira chez NSU, Fiorentino chez SIMCA. Devenu à
partir de juillet 1968 pilote essayeur de la marque SIMCA, Fio Fio lui
restera fidèle jusqu'au bout, son premier salaire de pilote officiel
étant de 2000 frs. Aubaine ou pas, Bernard a du souvent méditer
sur les avantages et les inconvénients d'être pilote d'usine.
Sa carrière en dent de scie a été en effet directement
liée aux intentions de la firme qui l'a employé.
Pour n'avoir pas pu mettre un
programme sportif cohérent sur pied, la firme de POISSY a sous-exploité
totalement l'un des meilleurs pilotes français, et tout un potentiel
technique éprouvé.
Pourtant, méthodique, consciencieux à l'extrême, Bernard
a toujours travaillé dans l'ombre sur les modèles de la
gamme, pendant plus de 10 ans.
Après avoir été
employé à conduire des camions assistance pour les Rallye
Londres Sydney et le Tour d'Europe pour Simca, un programme est proposé
avec le Coupe 1200S au Critérium des Cévennes version light
(780Kg 103Cv) .C'est sa rentrée et il est 8ème lors de son
abandon entre Chasseuil et JP Nicolas et devant toutes les GT. La 1200S
tient bien la route mais elle est difficile et pointue à conduire,
des problèmes de transmission entraînent une rupture de la
suspension arrière..
L'abandon spéciale
du Plantier aux Cévennes, le service compétition avec les
1501 break.
1969
Avril 1969 Henri Chemin prend
la direction du service compétition. CHYSLER est maintenant propriétaire
de la marque SIMCA, il faut changer l'image un peu vieillotte de la firme
de Pigozzi (ex P.D.G. de la marque). Henri Chemin avec William Reiber
transfuges de FORD sont embauchés dans cet objectif : Donner une
image dynamique des automobiles SIMCA. Dans le paquet de la mariée,
ils trouvent un service compétition embryonnaire. Henri Chemin
s'atèle à la tâche en faisant travailler Barraquet
sur les motorisations.
Les 1200XC font maintenant 115 Cv, ils devaient
être équipé de boîte 6 vitesses Abarth( Fiorentino
les attend toujours!!). Il termine 5ème au Critérium Alpin,
en bagarre avec le proto NSU de Bernard Darniche. Il termine 2ème
du général à la Ronde des Maures et 5ème à
la Ronde Cévenole derrière Giunti, Vinatier et Nicolas.
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Fio-Fio au Lyon Charbonnière
sur les protos 1200XC avec JF Rousseau , ils encadrent un CG 1500
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Pour le TOUR DE FRANCE le service compétition
SIMCA -CHRYSLER a travaillé sur un prototype nouveau. Le 1200 XS
à coque métallique et ouvrants en aluminium. Equipé
du moteur 1800 à arbre à cames en tête de la future
CHRYSLER 180, ce proto devait permettre à Fiorentino de se positionner
aux premiers rôles. Mais il s'avère délicat à
conduire, l'excès de poids sur l'arrière favorisant le comportement
sous-vireur du véhicule. Pourtant a l'issue de la première
étape Bernard se trouve en sixième position, au classement
général à Nancy. En rodant les plaquettes de frein
il touche un trottoir juste avant l'épreuve du Nurburgring, c'est
l'abandon.
Avec ce prototype Bernard sera engagé
au Rallye des Routes du Nord au début de l'année 1970 en
terminant 4ème de l'épreuve.
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FIO FIO sur le fameux proto 1200 XS
coque à ouvrants aluminium, moteur Chrysler 1800cc

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Henri Chemin songe à une voiture plus
efficace et mieux adaptée face à la concurrence des Alpines.
Un chantier est lancé fin 1969. Grâce aux relations qu'entretien
SIMCA avec MATRA, Bernard Boyer (ingénieur chez Matra) associé
à l'ingéniosité et la débrouillardise de Gesalin
vont tous deux développer une arme redoutable en Rallye.
De cette collaboration naîtra le fameux
proto CG-MC à moteur central. Il s'agit là d'un véritable
prototype pour les rallyes s'inspirant des solutions qui règnent
en circuit. Voici l'arme absolue pour la saison 1970.
Bernard se contentera de terminer la saison
au volant d'un prototype SIMCA 1000 équipé d'un moteur Barraquet.
Sortie de route en reconnaissance du Tour de Corse avec encore un accélérateur
bloqué. Grosse bagarre avec Darniche au Critérium des Cévennes
où tous les deux défrayent la chronique en manquant de battre
Vinatier (Alpine) sur le mouillé
1970
C'est au Rallye Neige et Glace
de 1970 que Bernard va piloter pour la première fois une CG que
M Chappe a prêté. Cette voiture était utilisée
par François Guerre Berthelot en 1969 au critérium des Cévennes,
elle pèse 650 Kg et son moteur 1300 développe 115 cv. Ce
moteur évoluera en 1500 cc dans le courant de la saison. Encore
un exploit de Bernard qui terminera 2ème derrière l'Alpine
de Swietlik. C'est prometteur et ces resultats encouragent le service
compétition à rapidement développer le prototype
MC à moteur central.
En attendant Bernard mène encore le CG1500 à la seconde
place de la Ronde Cévenole derrière Andruet et au Rallye
du Mont Blanc à 42 s de JF Piot malgré deux spéciales
sans phares.
Les premiers tours de roue
du proto CGMC
Course de côte du Mont
Dore 1ère apparition du proto CGMC en compétition aux main
de Bernard
Après une période
de mise au point, au Vercors Vivarais (abandon piston crevé, alors
qu'il est 2ème ) Tour de Corse (abandon sur ennuis de suspension)
les deux CG MC sont engagés au Critérium des Cévennes
en novembre 1970. Le moteur des protos CGMC fait 2200cm3 et développe
170 cv. Le deuxième proto est confié aux mains expertes
de Gérard Larousse. Durant cette course, c'est le début
de la débâcle pour les Alpines qui ont si brillamment dominées
le Tours de Corse. Darniche sort de la route, ennuis de boîte de
vitesses pour Nicolas et Vinatier. Larousse et Fio-Fio se retrouvent aux
deux premières places. Ils ne se font pas de cadeaux, pas de consignes
d'écurie. C'est un problème d'alimentation sur le CG MC
de Fio Fio qui figera les places. Larousse 1er, Fio-Fio 2ème. Cela
faisait bien longtemps qu'un succès ne tombait pas dans l'escarcelle
des Alpines. Cette première victoire des CG Matra Simca Chrysler
a une importante retombée. Elle en appellera d'autre. C'est pour
Bernard Fiorentino le début d'une notoriété qu'il
ne démentira pas.
SAISON 1970
COURSE DE COTE DU MONT-DORE 12ème
(1er groupe 5) FIORENTINO (Coupé 2,2l)
COURSE DE COTE DU HAUT CANTAL 10ème (5ème du groupe
5) FIORENTINO (Coupé 1,8l)
RALLYE VERCORS VIVARAIS Abandon (moteur) FIORENTINO (Coupé
1,8l)
TOUR DE CORSE Abandon (suspension) FIORENTINO-BERBEZY (Coupé
2,2l)
CRITERIUM DES CEVENNES 2ème FIORENTINO-BERBEZY (Coupé
2,2l)
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1971
1971 c'est la grande année de Bernard.
Maurice Gélin l'ex coéquipier des grands comme Andruet,
Larousse, et Jacques Henry prend le baquet de droite. Silencieux, efficace,
gérant les problèmes d'assistance et de préparation
des Rallyes, Maurice Gélin est un professionnel avec une immense
expérience. Bernard va profiter pleinement de cette nouvelle chance
qui lui est offerte. Tous les ingrédients sont maintenant réunis.
Routes du Nord 1971 : C'est la victoire, la
première de Bernard, meilleur temps dans 9 épreuves spéciales.
Neige et Glace 1971 victoire
Lyon Charbonnière : Deux
CG MC sont engagés, Bernard et Gérard Larousse. Abandon,
bielle coulée pour Bernard Fiorentino, roue arrachée pour
Gérard Larousse
Rallye de L'Ouest : victoire
de Fiorentino
Critérium de Touraine
: Victoire de Fiorentino devant Joseph Bourdon
Ronde du Vercors Vivarais : Victoire
de Fiorentino devant Jacques Henry
Rallye du Mont Blanc : peut être la
plus belle victoire de Bernard devant un Darniche et un Jean Pierre Nicolas
en pleine forme. Fio-Fio s'adjuge 15 des 17 spéciales. Darniche
commente la victoire de Fiorentino en ces termes " la Simca CG MC
2.2 L est maintenant plus puissante et aussi légère que
nos Alpine usine, Fiorentino va très vite , ils sont imbattables."
Ronde Cévenole: Engagement de la nouvelle
CG MC spider, plus légère que le coupé. Fiorentino
s'adjuge la septième victoire de sa superbe et magnifique saison
1971. Andruet se sort de la route en essayant de suivre le train d'enfer
soutenu par Bernard, Thérier lui capitule et se contente d'une
place d'honneur.
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Tour de France Auto :
Suite à la victoire en 1970 de Pescarolo et Beltoise au Tour Auto,
le service compétition Matra-Simca décide d'engager à
nouveau les prototypes 650 MATRA. Gérard Larousse et Barnard Fiorentino
en seront les deux pilotes. Fio Fio est assisté de Maurice Gelin.
C'est une formidable expérience pour lui, il n'a jamais conduit
une voiture aussi puissante, capable d'atteindre des vitesses de 250 à
300 Km/h. C'est physiquement épuisant. Mais pourtant il s'habitue
très vite à sa monture, en faisant jeu égal avec
Gérard Larousse. Alors que l'on se dirige vers un nouveau doublé
des Matra Simca, lors de l'ascension du Col de Limouches Bernard se sort,
suite à problème de communication radio. La Matra attérit
en peu plus bas à plat en contrebas de la route, elle est très
abimée et ne peut reprendre la route. Maurice Gelin son coéquipier
qui lui avait pris le départ avec une jambe plâtrée
due à une entorse s'en sort sans une égratignure, par contre
pour Bernard la cheville est touchée dans le choc, et va l'éloigner
un mois des compétitions. Cet éloignement aura des conséquenses
fâcheuses pour l'obtention du titre!
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Rallye d'Espagne, Bernard termine second à
11 secondes de Jean Pierre Nicolas. Ayant perdu un mois et des points
aux épreuves auxquelles il n'a pas participé, Fio-Fio perd
le titre de Champion de France et ce malgré ses sept victoires.
Critérium des Cévennes : Encore
une belle course de Bernard et de Maurice Gélin, ils terminent
deuxième d'une course âprement disputée.
Tour de Belgique : abandon du coupé
2.2L sur problème de roue arrière
SAISON 1971
VICE CHAMPION DE FRANCE
DES RALLYE
RALLYE ROUTES DU NORD 1er FIORENTINO-GELIN
(Coupé 2,2l)
RALLYE NEIGE & GLACE 1er FIORENTINO-GELIN (Coupé 2,2l)
LYON CHARBONNIERES Abandon (moteur) FIORENTINO-MURAC (Coupé
2,2l)
CRITERIUM DE TOURAINE 1er FIORENTINO (Coupé 2,2l)
RALLYE DE L'OUEST 1er FIORENTINO-GELIN (Coupé 2,2l)
CRITERIUM ALPIN Abandon (sortie de route) FIORENTINO-GELIN (Coupé
2,2l)
RALLYE DU VERCORS-VIVARAIS 1er FIORENTINO (Coupé 2,2l)
RALLYE DU TOUQUET 2ème FIORENTINO-GELIN (Coupé 2,2l)
RALLYE DE GENEVE 6ème FIORENTINO-GELIN (Coupé 2,2l)
RALLYE DU MONT-BLANC 1er FIORENTINO-GELIN (Coupé 2,2l)
LA RONDE CEVENOLE 1er FIORENTINO (spider 2,2l)
TOUR D'ESPAGNE 2ème FIORENTINO-BERBEZY (Coupé 2,2l)
CRITERIUM DES CEVENNES 2ème FIORENTINO-GELIN (spider2,2l)
TOUR DE BELGIQUEAbandon (roue cassée) FIORENTINO-BERBEZY
(Coupé 2,2l)
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1972
Début de saison au Monté Carlo
1972, 1ère épreuve internationale. Les Prototypes sont exclus
de l'épreuve. Les protos CG MC ne participent donc pas à
l'épreuve. Chrysler France engage alors une Simca 1100S de série.
En dépit de sa faible puissance Bernard terminera 16ème
du général et 1er du Groupe 1. Qu'importe le flacon pourvu
qu'on ai l'ivresse ! Pour Bernard cette expérience lui permettra
de se faire un bon apprentissage sur la neige. Bernard raconte que dans
les montées c'était dur avec les 65 chevaux, mais par contre
dans les descentes, c'était un régal.
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C'est le match de la saison 1972 qui commence,
durant la saison les deux voitures les plus représentatives de
la construction française en rallye relevaient de deux techniques
et de deux philosophies radicalement opposées. L'Alpine était
issue d'une lignée de voitures qui avaient germées à
partir de la 4cv Renault. Simca lui n'avait pas de voiture qui lui avait
permis cette lente mutation, alors le service compétition avait
développé des prototypes en fonction de la réglementation
de la FFSA. Simca ne pouvait pas construire 500 exemplaires de sont prototype.
Je rappelle que la production totale des CG s'élève à
environ 470 exemplaires.
Le service compétition
SIMCA
Rallye Neige et Glace : Les deux
pilotes Alpine, Darniche et Nicolas sortant du Monté Carlo, bénéficiaient
d'un rodage bien plus efficace que n'avait pu l'avoir Fiorentino avec
sa modeste Simca 1100S. La défaite fut sévère, la
CG terminait à la seconde place mais à plus de 9 minutes
de l'Alpine de Darniche.
Lyon Charbonnière : les CG déclaraient
forfait, les Alpines avaient le champs libre
Critérium Alpin : le service compétition
Simca décidait d'engager la Barquette victorieuse de la Ronde Cévenole.
Mais ce que personne n'avait pas prévu, c'était la pluie
diluvienne et la neige. Fiorentino et Gélin transis de froid et
complètement trempés ne pouvaient rivaliser. Abandon sur
boîte de vitesses bloquée.
Rallye du Mont Blanc : Pour répondre
aux nouvelles normes de bruit, le CG MC spider fut affublé d'un
énorme silencieux qui perturba grandement le rendement du moteur
2.2L. Malgré tout Fio-Fio termina deuxième.
Rallye de Lorraine : Victoire
de Fiorentino devant Jacques Henry, malgré une crevaison. C'est
la première de la saison, mais Darniche et les Alpines ont pris
le large au championnat de France.
La Ronde du Vercors Vivarais : Organisée
suivant une épreuve Targa Florio, Le CG MC de Fiorentino pouvait
enfin révéler toutes ses capacités, précis
dans les grandes courbes, efficace dans les serrés. Bernard remportait
une belle victoire face à l'Alpine de Darniche. Les échecs
du début de saison avaient plus contribués à l'évolution
du CG MC que les succès de 1971, c'était un coup de pied,
il était urgent de réagir.
Rallye d'Antibes : Abandon sur sortie de route,
c'est Saliba qui sauve l'honneur des CG MC. Il venait d'acquérir
cette voiture du service compétition Simca par le biais de l'écurie
du Var.
Tour de France : La marque Simca
avec les CG MC ne pouvant pas participer les prototypes étant exclus,
Fiorentino était libre. Il fit l'épreuve sur une Alfa Roméo
2000. Il fut déclassé comme son coéquipier Lagniez
pour hauteur de caisse non conforme. Nouvelle désillusion et pas
de points au championnat de France.
La Ronde Cévenole : Parcours
montagneux de 42 Km à parcourir 10 fois. Bernard était sur
ses terres. Ecrasante domination des CG MC équipées du moteur
2.2L JRD, 200Cv, double allumage, graissage par carter sec, L'écart
était de 45 secondes dans la troisième boucle quand le moteur
rendis l'âme (piston cassé).
Tour de Corse : grande confrontation
de la saison, quatre Alpine usine, deux Porsche Carrera protos RS officielles,
Ford GT70, deux Ligier, la nouvelle Lancia Stratos, la CG MC. Andruet
mettait tout le monde d'accord terminant premier devant le CG MC de Fiorentino.
Course par élimination, car peu de voitures officielles terminaient
cette épreuve. C'est un surprenant Manzagol pilote insulaire qui
terminait le podium sur une Alpine semi-officielle.
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Critérium des Cévennes
: On retrouvait toutes les équipes citées à part
la Lancia Startos de Munari. Parti en flèche Larousse devançait
Fiorentino, Thérier et Darniche. Larousse sortait de la route suite
à des ennuis de freins, Darniche cassait sa boîte de vitesses,
Fiorentino succombait par deux fois aux nombreux clous répandus
sur la chaussée par des petits malins. Et sur le CG, toujours les
même ennuis de moteur qui resurgissaient, bielle coulée et
abandon. C'est Thérier que l'on avait pas vu à pareille
fête cette saison qui remportait l'épreuve.
SAISON 1972
RALLYE NEIGE & GLACE :2ème
FIORENTINO-GELIN (Coupé 2,2l)
LYON CHARBONNIERES : Forfait FIORENTINO-GELIN (Coupé 2,2l)
CRITERIUM ALPIN : Abandon (Boite de vitesse) FIORENTINO-GELIN (Spider
2,2l)
RALLYE DU MONT-BLANC : 2ème FIORENTINO-GELIN (Spider 2,2l)
RALLYE DE LORRAINE : 1er FIORENTINO-GELIN (Spider 2,2l)
LA RONDE VERCORS VIVARAIS : 1er FIORENTINO-GELIN (Spider 2,2l)
RALLYE D'ANTIBES : Abandon (sortie de route) FIORENTINO-GELIN (Coupé
2,2l)
TOUR DE FRANCE : Déclassé, (hauteur de caisse) FIORENTINO-GELIN
Alfa Roméo 2000
LA RONDE CEVENOLE Abandon (moteur cassé) FIORENTINO (spider
2,2l)
TOUR DE CORSE 2ème FIORENTINO-GELIN (Spider 2,2l)
CRITERIUM DES CEVENNES Abandon (bielles coulées) FIORENTINO-GELIN
(Spider 2,2l)
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1973
La Saison 1973 sera la dernière complète
de Bernard Fiorentino, la réglementation sportive va changer en
fin de saison, les prototypes sont dans le collimateur de la fédération,
et puis surtout il y a le premier choc pétrolier qui va entraîner
la mort d'un grand nombre d'artisans du sport automobile, dont Chappe
et Gesalin (CG). C'est un tournant dans la carrière de Bernard
Fiorentino qui va ensuite végéter avec des programmes squelettiques,
Mais pour le moment voici la belle saison 1973 qui commence sur les chapeaux
de roue.
Rallye de Monté Carlo :
Chrysler France lance sa nouvelle petite bombe, la Rallye 2, Celle ci
n'est pas encore homologuée en Groupe 1 (nombre d'exemplaires 5000),
Alors on engage Fiorentino Gelin sur une Rallye 1 homologuée en
groupe 2 sous une appellation Rallye 2. C'est la fameuse Rallye 2 PAM
PAM officielle préparée par Beauzon. Superbe course de Bernard
qui démontre ses capacités sur la neige, il termine 21ème
du général, 9ème du groupe 2 et 1er de la classe
1300cc. C'est l'année du premier championnat du monde des Rallyes,
et sa première participation à une épreuve du championnat
du monde.
Cette saison Bernard Fiorentino sera épaulé
par Renaudat et Saliba sur des voitures semi officielles tout au long
du championnat de France.
Lyon Charbonnière : Victoire de Bernard
Fiorentino sur le coupé 2.2L de l'année précédente,
chez Simca Chrysler on prépare les nouvelles armes.
Ronde de Touraine : Victoire de Bernard Fiorentino,
les Alpines officielles ne sont pas là, elles sont engagées
dans le championnat du monde qu'elles remporteront en fin de saison. Il
n'y a pas encore de championnat pilote.
Critérium Alpin : Victoire de Bernard
Fiorentino et Maurice Gelin sur Spider 2.2L
Les nouvelles armes sont prêtes : Spider
amélioré et coupé court appelé vulgairement
la camionette.
Rallye du Mont Blanc :
Première apparition du coupé 2.2L court, la nouvelle arme
de Simca. Bernard écrase la concurrence en terminant 1er
Ronde du Vercors Vivarais:
Bernard termine 1er , encore une belle victoire en Championnat de France.
Rallye d'Antibes :
Bernard part encore avec le couteau entre les dents mais la boîte
de vitesse fait défaut, alors c'est l'abandon.
Ronde Cévenole :Dans son jardin, affûté
comme jamais, Bernard veut frapper un grand coup, mais la mécanique
en décide autrement, abandon.
Bernard Fiorentino en film
sur le CG MC à la Ronde Cévenole, c'est court mais c'est
beau
(il me manque la fin du film, si quelqu'un le possède?)
Rallye Bayonne Basque : Victoire de Bernard
Fiorentino sur le coupé 2.2L court camionnette
Rallye du Var :
C'est la dernière victoire des CG,
la dernière de l'association CG MC et Fiorentino, Simca se retire
avec ses prototypes sur une victoire éclatante avec en prime Renaudat
qui termine deuxième sur l'autre CG MC en national.
Une page du sport automobile français se tourne maintenant. Les
difficultés de gestion de la marque Chrysler, le décès
de William Reiber, le départ d'Henri Chemin du service compétition,
tout cela va entraîner que des apparitions sporadiques de Bernard
Fiorentino en Rallye mais aussi en circuit.
24h du Mans 1973: Engagé avec l'équipe
Depailler Wolleck, sur MATRA 670B V12 , abandon sur pression d'huile au
deuxième relais au bout de 4h de course , Bernard ne prendra pas
part à la course.
SAISON 1973
RALLYE de MONTE CARLO : 21ème
du général, 1er Groupe 1Classe 1300cc (RALLYE 2 Groupe
2)
LYON CHARBONNIERES : 1er FIORENTINO-GELIN (Coupé 2.2L)
LA RONDE DE TOURAINE : 1er FIORENTINO (Spider2.2L) 1er
CRITERIUM ALPIN : 1er FIORENTINO-GELIN (Spider2.2L )
RALLYE DU MONT-BLANC : 1er FIORENTINO-GELIN (Coupé-court2.2L)
RONDE VERCORS-VIVARAIS : 1er FIORENTINO (Spider2.2L)
24H DU MANS : (MATRA MS670B)Associé au tandem DEPAILLER WOLLECK,
abandon ne prendra pas le départ d'un relais
RALLYE D'ANTIBES : Abandon (boîte bloquée) FIORENTINO-GELIN
(Coupé-court 2.2L)
RONDE CEVENOLE : FIORENTINO (Spider-court 2.2L)Abandon
BAYONNE COTE BASQUE : 1er FIORENTINO-GELIN (Coupé-court 2.2L)
RALLYE DU VAR : 1er FIORENTINO-GELIN (Spider2.2L )
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1974
Le service compétition
Simca Chrysler n'est plus l'ombre que de lui-même, Bernard aurait
pu aller chercher ailleurs un volant, mais il reste fidèle à
Simca, en pensant à des jours meilleurs.
C'est le grand début du Simca Racing
Team, Bernard fera quelques apparitions au volant des CG mais aussi de
Rallye 2
Deux courses officielles à son programme
Dernière apparition publique des CG
MC à Charade lors d'une concentration SRT avec Bernard Fiorentino
et Jean François Rousseau au volant
Rallye du Championnat du Monde : Les 1000
Lacs
sur Rallye 2 Groupe 2 .Associé à
Francis Murac ils terminent 41 ème au scratch et 13 du groupe 2.
1975
Pas
de courses au programme
1976
Rallye du Championnat du Monde
: 26th International Swedish Rally :
Sur Rallye 2 groupe 2 associé
à Jean Jacques Lenne à la demande de Simca Chrysler Suède.
Une belle expérience sur la neige. Abandon mais un super souvenir.
1977
Bernard Fiorentino est au service
compétition avec Renaudat, Ils ont comme commande de développer
le KIT SRT 77 sur le Rallye 2. Bernard développera la voiture en
tenue de route et définira tous les réglages de base.
Championnat de France de production -1600cc
C'est l'année du retour vers les circuits.
Hondelatte décide de s'aligner sur un autre véhicule que
les Golf GTI en championnat de France de production moins de 1600cc. Plusieurs
pistes sont explorées, et c'est par le biais de Chrysler Simca
Belgique que vient l'idée d'aligner les Avenger 1600 (groupe Simca
Chrysler UK) en Championnat de france de production. Un véhicule
est préparé pour le début de la saison à Monthléry.
Puis Fiorentino reprend du service comme à ses début en
circuit. La suite ne se fait pas attendre, deuxième placeà
Albi, Victoire à Nîmes Ledenon, Beltoise se joint à
eux sur une troisième Avenger, Victoire au Castellet et à
Montlhéry en fin de saison.
Premier au classement général
du championnat de France production moins de 1600cc
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Fiorentino (Avenger
1600) ou comment faire l'extérieur à Boucher (Audi
80)
Le Castellet 1977
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1978-1979
Bernard Fiorentino est maintenant
aux commandes du service compétition. Toute l'équipe ancienne
a été remerciée. Peugeot vient d'acheter Simca Chrysler,
c'est la sortie de la Rallye 3 le chant du signe.
Bernard participera à la mise au point
de la Rallye 3 et surtout du modèle qui servira à la presse.
C'est la fameuse Rallye 3 bleue qui est passée sur de nombreux
ouvrages
Bernard participera à la mise au point
de la Sunbeam Talbot Lotus en Angleterre sous le contrôle de DesO'Nell
et avec la collaboration de Tony Pond, ce sera, pour ainsi dire, le dernier
travail de Bernard dans le milieu du sport automobile.
Epilogue
Depuis Bernard a disparu du milieu
du sport auto, beaucoup savent ou il se trouve, mais personne ne l'aperçoit.
Dommage, personnellement pour avoir essayé de le contacter à
plusieurs reprises, je suis tombé toujours sur une fin de non recevoir.
J'aimerai tant qu'il vienne aux trente ans de la Rallye 3 lors de la concentration
de Flagey Echezeaux les 24 et 25 mai 2008, qu'il nous raconte toutes ses
aventures, et qu'il nous dédicace nos Rallye 3.
Février 2008, Bernard
est bien là, il m'a fait un petit coucou au Salon Rétromobile
2008 avec toujours la même gentillesse et la même modestie,
il est toujours autant passionné, la compétition coule encore
dans ses veines, et d'ici qu'un jour il réapparaisse derrière
un volant il n'y a pas loin. Il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent
pas!!
Bien à toi Bernard, et
merci pour ces belles pages, du sport automobile Français, que
tu as écrites.
Michel Martinucci
webmaster du site des SIMCA 1000 Rallye
Contributions
Toutes les sources proviennent
de mes archives personnelles, des revues Echappement, Champion, Sport
auto, Scratch, du Forum sur les CG, du Livre sur Chappe et Gesalin "les
artisans constructeur" du livre du club Simca Bertone 1200S de Daniel
Vichard.
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